Plusieurs dossiers animent la CFA sur les problématiques environnementales :
- la certification environnementale (HVE)
- La réforme des épandages et des matières fertilisantes sur support de culture
- La collecte des emballage vides des produits d'hygiène
La commission environnement de la CFA, mise en place formellement à la fin de l’année 2020 est l’instance qui travaille sur l’ensemble de ces sujets et rend compte devant le conseil d’administration de l’avancée des dossiers et de ses propositions.
Les positions et les actions de la CFA
Certification environnementale HVE : lien avec la PAC
La certification environnementale HVE est issue du Grenelle de l’Environnement (octobre 2007) et vise à valoriser les bonnes pratiques agricoles existantes entre agriculture conventionnelle et agriculture biologique, fédérer les démarches de qualité environnementales émergentes depuis les années 2000 et inscrire le secteur agricole dans une démarche de progrès.
La certification environnementale est potentiellement applicable à tous les systèmes de production, concerne l’ensemble de l’exploitation et porte sur 4 domaines environnementaux : biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et gestion de la ressource en eau. Ces domaines environnementaux du référentiel actuel portent exclusivement sur les pratiques culturales en excluant les productions animales.
Pourquoi une adaptation du référentiel HVE aux filières animales ?
Dans le cadre du référentiel actuel, les productions végétales sont très largement prépondérantes pour obtenir la certification environnementale. Les évolutions législatives récentes dans la loi EGAlim telles que l’élargissement de la définition des productions dites « locales » pour l’approvisionnement de la restauration hors-foyer aux productions bénéficiant d’une certification environnementale ; les travaux dans le cadre d’une prochaine réforme de la PAC visant à soutenir davantage les agriculteurs impliquer dans des démarches vertueuses sur le plan environnemental, ont conduit les pouvoirs publics et les professionnels à envisager une révision de la certification environnementale HVE. La Commission nationale de la certification environnementale (CNCE) a sollicité les filières pour mettre en place un chantier d’adaptation du dispositif permettant de mieux prendre en compte les spécificités des productions animales.
La CFA a travaillé avec l’ITAVI pour reconnaître les moyens mis en œuvre par les exploitations avicoles et cunicoles, aussi diversifiées soient-elles, en faveur de l’environnement en lien avec leurs ateliers aussi bien au niveau de leurs bâtiments, l’alimentation de leurs animaux, ou l’environnement extérieur. La finalité de ce travail n’est pas de faire en sorte que toutes les exploitations avicoles et cunicoles soient certifiées de manière automatique, mais bien de permettre à toutes les exploitations avicoles et cunicoles de faire jouer leurs atouts pour entrer dans le dispositif.
L’objectif de cette grille de bonification est donc de permettre aux éleveurs qui n’auraient pas validé les domaines environnementaux « Gestion de la Fertilisation » et « Biodiversité » dans le référentiel HVE actuel, d’avoir la possibilité d’obtenir des points supplémentaires pour valider ces domaines grâce à leurs ateliers avicoles et cunicoles (voir rapport d’activité 2020).
Réforme réglementaire des épandages et des MFSC
Projet de décret « Matières Fertilisantes Support de Culture »
Le texte transmis est incomplet rendant impossible la réalisation d’un retour exhaustif par la profession agricole, qui n’a pas été consultée pour la rédaction de ce décret. En l’état ce décret demandait de faire plus d’enregistrements et empêchait d’épandre à un moment donné car les seuils définis dans cet arrêté seront atteints. De plus, la traçabilité qui est demandée jusqu’à la parcelle est actuellement impossible. Un autre risque est que les fientes mises sur le marché ne pourraient plus être vendues comme des produits minéraux.
La CFA a participé aux actions qui ont conduit la DGAL à annoncer, à la fin du premier semestre 2021, un nouveau calendrier concernant la publication de ce décret qui devrait avoir lieu au début de l’année 2022. Néanmoins la CFA refuse toujours ce nouveau texte tel qu’il est proposé.
Projet d’arrêté prescriptions ICPE
Dans ce projet d’arrêté les modalités de stockage sont revues : augmentation de la capacité de stockage de 3 mois, obligation de couvrir les « installations de stockage extérieures de matières solides », et les « installations de stockage de matières non solides que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur », obligation de couvrir les tas de fumiers et les composts, … D’autre part les modalités d’épandage sont aussi concernées avec entre autres : l’obligation d’une analyse de sols tous les 10 ans et d’une analyse des matières tous les 2 ans et si cette analyse de sol dépasse les seuils alors l’épandage sera interdit, interdictions d’épandre sous certaines conditions, …
La CFA a travaillé en étroite collaboration avec l’Itavi pour élaborer un argumentaire qui a été intégré à la réponse de la FNSEA, JA et APCA, à la consultation des parties prenantes sur le projet d’arrêté relatif aux prescriptions générales applicables aux matières fertilisantes destinées à être épandues provenant d’ICPE, notamment leur épandage et leur stockage. Suite à cette réponse du 24 décembre 2020, et des réunions avec l’administration en début d’année 2021, une nouvelle version de cet arrêté a été transmis à la FNSEA fin mai. Nos remarques ont été majoritairement intégrées. Néanmoins des points problématiques persistent : distance des installations de stockage à 200 mètres des habitations pour les nouveaux sites ICPE ; maintien de la notion de pente pour la définition des distances d’épandage vis-à-vis des points de prélèvements en eau ; maintien de l’interdiction d’épandage sur sols acides sous certaines conditions ; maintien d’un plafond azoté pour les élevages situés en dehors de la zone vulnérable, …
Comité de pilotage de la collecte A.D.I.VALOR des emballages vides de produits d’hygiène de l’élevage
Le projet de mise en place d’une collecte A.D.I.VALOR des emballages vides de produits d’hygiène de l’élevage (EVPHE) a été engagé en 2019 à l’initiative de la Coopération Agricole, des unions régionales d’organisations de producteurs porcs et volailles et des metteurs en marché représentés par SEPH. Il vise à répondre au fort besoin exprimé par les éleveurs de pouvoir bénéficier d’une solution de collecte pérenne et à coût maîtrisé pour ces emballages. Les éleveurs sont également en demande de solution pour d’autres types de déchets comme les emballages de produits de nutrition.
La collecte A.D.I.VALOR des EVPHE a démarré au printemps dernier après une première opération pilote menée dans le Grand Ouest à l’automne 2020.
Cette nouvelle collecte A.D.I.VALOR permet également de répondre à l’obligation de mise en place d’une filière à responsabilité élargie (REP) pour les emballages professionnels d’ici le 1er janvier 2025 introduite par la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020.