Covid-19 : ses impacts sur les filières avicoles et cunicole et les actions de la CFA
Les effets de la crise sanitaire due à la Covid 19 se font toujours ressentir dans les élevages et plus largement dans nos filières. Le deuxième, puis le troisième confinement et la mise en œuvre du couvre-feu pendant plusieurs mois ont accentué les impacts sur les filières déjà fragilisées par le premier confinement. Notamment les filières pigeon, pintade, canard à rôtir ou foie gras. La filière œuf qui avait été épargnée (globalement) par le premier confinement a également été fragilisée à partir de l’automne 2020 sur sa partie industrie (ovo-produits).
Les éleveurs de gibier sont ceux qui paient l’un des plus lourds tributs sur la période de l’automne et de l’hiver 2020/2021 : en effet, le deuxième confinement, pendant le mois de novembre a provoqué l’arrêt des activités de chasse, qui n’ont pu reprendre que très partiellement à partir de mi-décembre 2021. Les restrictions en matière de lâcher de gibier à partir de janvier en raison de l’influenza aviaire ont aggravé la situation. Beaucoup d’éleveurs de gibiers n’ont pas pu vendre leurs animaux ou les ont vendus à des prix ne couvrant pas les coûts de production.
Face à toutes ces difficultés, la CFA, et ses partenaires, se sont mobilisés auprès des pouvoirs publics pour demander un accompagnement des éleveurs les plus touchés.
Positions et actions de la CFA
OBTENTION DE MESURES SPECIFIQUES DANS LE CADRE DU FOND DE SOLIDARITE
La mise en place d’un deuxième confinement à la fin du mois d’octobre 2020, puis le déconfinement très progressif avec la mise en œuvre d’un couvre-feu et de restrictions importantes pendant la période des fêtes de fin d’année a fragilisé les filières festives et les ont également conduites à adapter leur offre à des tablées réduites.
La CFA, avec les interprofessions concernées, a fait part aux pouvoirs publics de ces difficultés importantes et de la nécessité d’apporter un soutien aux acteurs concernés. Grâce à cette mobilisation, la profession a obtenu une aide complémentaire, dans le cadre du fond de solidarité, au titre du mois de novembre, pour les exploitations agricoles des filières dites festives (décret n°2021-192 du 22 février 2021). Par ailleurs, nous avons également obtenu, au moment de la mise en œuvre du deuxième confinement, l’inclusion des entreprises de production de foie gras ainsi que des élevages de pintades, de canards et d'autres oiseaux (hors volaille) lorsqu’au moins 50 % du CA était réalisé avec une ou des entreprises du secteur de la restauration ; dans la liste des activités pouvant bénéficier d’une aide pouvant aller jusqu’à 10000 euros.
Obtention d’une aide 3 millions d’euros pour les éleveurs de pigeons, pintades, cailles et canards à rôtir
La mobilisation de la CFA, du Cifog et d’Anvol, a permis d’obtenir une enveloppe de 3 millions d’euros à destination des éleveurs de pintades, cailles, pigeons et canards (gras et à rôtir), annoncée par le ministre au début du mois d’octobre 2020 et dont les modalités d’accès ont été publiées par France Agrimer au mois de mars 2021. Les dossiers, déposés entre le 19 avril et le 21 mai, sont en cours d’instruction à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Certes les soutiens qui arriveront chez les éleveurs sont loin de couvrir toutes les pertes et il est regrettable que les éleveurs d’autres secteurs (volaille standard, volaille de Bresse) n’aient pas été concernés, mais cette enveloppe de 3 millions est une reconnaissance des difficultés rencontrées par les éleveurs et leur apportera une petite bouffée d’oxygène dans ces temps très troublés.
L’aide était accessible aux éleveurs de canards, pintades, cailles, ou pigeons ayant subi au moins 30 % de perte de marge brute sur l’activité avicole totale sur l’année civile 2020 par rapport à l’année civile 2019. Pour les éleveurs qui ont perdu entre 30 et 40 % de leur marge brute, l’aide correspond à 20 % du montant de la perte, pour ceux ayant subi plus de 40 % de leur marge brute, elle correspond à 30 % du montant de la perte. En cas de dépassement de l’enveloppe de 3 millions d’euros, un stabilisateur sera appliqué, ce qui, au regard des premières informations reçues de la part du ministère de l’Agriculture, parait inévitable.
Comme au printemps 2020, la CFA a pris part aux actions de communication de la FNSEA pendant le deuxième confinement. Ce dernier impactant fortement la période de préparation des fêtes de fin d’année, la FNSEA a axé sa communication sur le « manger français » pendant les fêtes à travers la mise en avant des produits d’excellence de nos filières. Les éleveurs de palmipèdes gras ont activement participé, en faisant gagner une verrine de foie gras, chaque jour, à des consommateurs sur les réseaux sociaux.
Les résultats économiques des filières festives, malgré les restrictions importantes, se sont avérés plutôt bons avec peu de stocks en fin de période et des ventes dynamiques, voire très dynamique pour les fêtes (hors restauration).
Obtention de soutiens spécifiques aux éleveurs de gibier
Les éleveurs de gibier de chasse ont traversé la plus grave crise que leur secteur ait connu, et dont ils ne sont pas encore sortis. Le deuxième confinement a complètement stoppé leur activité et l'influenza aviaire a renforcé les obstacles au marché. Avec la CFA et la FNSEA, le SNPGC (Syndicat National des Producteurs de Gibier de Chasse) s'est mobilisé auprès des pouvoirs publics à plusieurs reprises pour faire part des difficultés de la filière. Le déconfinement progressif à partir de fin novembre n'a malheureusement pas permis une reprise normale de l'activité. Les chasses professionnelles, pour beaucoup d'entre elles, n'ont pas pu se dérouler et les règles sanitaires en place (pas de repas en groupe, etc) a pénalisé la rentrée du mois de janvier 2021. Par ailleurs, si un report de la date de fermeture de la chasse a pu bénéficier à l'écoulement d'une partie des stocks de faisans dans certains départements, il n'en a rien été des perdrix et des cols-verts pour lesquels des solutions n’ont pas pu être trouvées, conduisant les éleveurs à euthanasier leurs animaux, leur lâcher pour un repeuplement en nature n'étant pas envisageable au regard du statut Influenza Aviaire de la France.
La mobilisation du SNPGC et de la CFA, avec la FNSEA ainsi qu’Interprochasse et la FNC a permis d’obtenir du ministre de l'Agriculture la mise en place d'un groupe de travail ad'hoc sur le gibier pour traiter des difficultés et des indemnisations des éleveurs. Ce groupe a permis d’aboutir à l’obtention de fonds spécifiques à la filière, après des mois de négociations. Ce soutien s’organise en deux volets :
- un volet "fond de solidarité - covid" spécifique au gibier pour novembre 2020. Il permet de venir en aide aux éleveurs de gibier à plume impactés par le confinement de novembre 2020.
- un volet "France-agrimer" pour les pertes dues aux blocages des animaux du à l'effet combiné des mesures de restrictions Covid et à l'Influenza (indemnisations des pertes inhérentes au stockage sur pied, au coût alimentaire supplémentaire et à l'euthanasie éventuelle). Ce volet devrait être ouvert fin septembre 2021 et éligible pour les éleveurs ayant subi plus de 30 % de pertes. L’indemnisation couvrira 50 % des pertes et surcoûts réels.
L’enveloppe nécessaire pour les deux volets a été estimée à 9 millions d’euros.
Actions de communication avec la FNSEA pour valoriser les produits festifs
Comme au printemps 2020, la CFA a pris part aux actions de communication de la FNSEA pendant le deuxième confinement. Ce dernier impactant fortement la période de préparation des fêtes de fin d’année, la FNSEA a axé sa communication sur le « manger français » pendant les fêtes à travers la mise en avant des produits d’excellence de nos filières. Les éleveurs de palmipèdes gras ont activement participé, en faisant gagner une verrine de foie gras, chaque jour, à des consommateurs sur les réseaux sociaux.
Les résultats économiques des filières festives, malgré les restrictions importantes, se sont avérés plutôt bons avec peu de stocks en fin de période et des ventes dynamiques, voire très dynamique pour les fêtes (hors restauration).