Influenza aviaire - jouons collectif et responsable pour éviter une nouvelle crise
A la date du 26 mars, la France compte 489 foyers d’influenza aviaire hautement pathogène en élevage, dont 475 dans le Sud-Ouest.
Le dernier cas dans la faune sauvage a été confirmé le 18 mars dans le Haut-Rhin. En tout, c’est près de 3,5 millions de volailles (essentiellement des palmipèdes), qui ont été abattus sur ordre de l’administration dans le Sud-Ouest. Un véritable traumatisme pour les éleveurs. Les indemnisations des élevages foyers sont en cours et c’est une bonne chose. Tout notre énergie doit aujourd’hui être dirigée vers la mise en œuvre des indemnisations pour les pertes économiques et dans l’élaboration du calendrier de remise en place des animaux. Les élevages de gallinacées ont pu déjà recommencer les mises en place il y a quelques jours, sous certaines conditions. Les élevages de palmipèdes devront attendre une levée complète des risques dans la zone dans laquelle ils se trouvent.
Depuis le mois de février la CFA plaide pour un dispositif d’indemnisation qui couvre l’ensemble des pertes et des filières. Alors que les messages du ministère étaient très volontaristes en décembre et janvier, nous avons dû vite déchanter au mois de mars : en effet, la reconduction, quasi à l’identique du dispositif de 2017 semble avoir été actée, tout du moins sur les filières et les zones couvertes, hormis les œufs qui ont été ajoutés. Malgré nos demandes d’élargir le dispositif hors des zones touchées, le ministère n’a pas donné suite et nous renvoie au FMSE. Sur les indemnisations post-restrictions sanitaires, la discussion est aussi compliquée : pour l’instant le ministère reste sur un dispositif identique à 2017, à savoir la prise en charge à 50 % des pertes, sur 150 jours maximum : nous ne lâchons rien et continuons de pousser pour une meilleure prise en charge des pertes, notamment pour les gaveurs qui, de fait, vont remettre en place très tard dans l’année. Concernant les œufs détruits ou « sous-valorisé » pendant les périodes de restrictions, nous avons obtenu la mise en place d’un groupe de travail pour construire un dispositif d’aide ad’hoc. Enfin pour les éleveurs de gibier de chasse, qui subissent simultanément les impacts de l’influenza et du Covid-19, nous avons obtenu avec le SNPGC, là aussi, la mise en place d’un dispositif d’aide ad’hoc, en cours de construction. Sur ces sujets le ministère est à l’écoute et nous nous en félicitons. Il faut maintenant que les choses se concrétisent.
Le travail a également commencé sur l’après—crise et la construction de mesures pour éviter une nouvelle crise : renforcement de la biosécurité, gestion plus fine des plannings en fonction des densités d’élevages, vaccination, dérogation pour les élevages de moins de 3200 canards, protection des sites sensibles (accouvages, reproducteurs) anticipation et gestion de la crise…La CFA participent à ces travaux et plaide plus que jamais pour des réponses collectives sans opposer les filières, ni les modèles de production. Chacun va devoir faire de nouveaux efforts, mettre en place de nouvelle mesures et devra être accompagner pour le faire : il faut rester solidaire face à cette adversité pour construire des filières innovantes et plus résilientes face au risque sanitaire.