Non prise en compte de la hausse des matières premières dans la filière œuf: Le comportement des distributeurs est inacceptable et met en péril les élevages
Malgré les multiples alertes lancées ces dernières semaines par les éleveurs de poules pondeuses auprès des distributeurs, ces derniers sont sourds aux demandes de répercussion de la hausse du coût de l’aliment.
Cette hausse atteignait + 22,3 % en janvier 2021, par rapport à janvier 2020, et + 4,7 % par rapport à décembre 2020 avec pour conséquence une augmentation du coût de production des œufs entre + 7,2 et +8,3 %. Les hausses consenties ces derniers jours par les distributeurs avoisineraient...1 % ! Un véritable scandale : les éleveurs ne peuvent pas supporter une telle provocation et se mobilisent aujourd’hui en Bretagne devant un magasin du Groupe Carrefour, dernier de la classe en matière de rémunération des éleveurs, mais premier de la classe, semble-t-il, et fier de l’être, en matière de rémunération de ses actionnaires. La CFA apporte tout son soutien aux éleveurs mobilisés et demande un retour immédiat de tous les opérateurs à la table des négociations sans quoi l’approvisionnement en œuf des GMS rencontrera d’importantes complications à partir du 15 mars.
Les conclusions des Etats Généraux de l’Alimentation sont totalement bafouées et la loi Agriculture & Alimentation n’est pas appliquée
La hausse du coût de l’aliment des poules pondeuses est vertigineuse et n’est pas prête de s’arrêter. En un an, les éleveurs ont vu leur coût de production augmenter de près de 10 % (source : Itavi). La loi Agriculture & Alimentation, si elle était appliquée correctement, devrait permettre une répercussion de cette hausse jusqu’aux distributeurs. Force est de constater que ce « ruissellement » ne fonctionne pas : le comportement des enseignes de la distribution en particulier Carrefour, Casino, Auchan et Aldi est incompréhensible et inacceptable.
Les hausses consenties dans les tarifs dans le cadre des négociations commerciales pour les marques nationales sont insultantes pour les éleveurs. Alors que ces derniers répondent présents face aux attentes des consommateurs en intégrant de nouvelles exigences dans leurs cahiers des charges, notamment sur le bien-être animal, les distributeurs adoptent un comportement « anti-filière » en pressurisant le premier maillon de la chaîne.
Les demandes de hausses refusées par les distributeurs représentent 2,20€ par français et par an
0,01 € par œufs, c’est ce dont les éleveurs ont besoin pour couvrir le coût de l’alimentation de leurs poules pondeuses. Cette augmentation représente en moyenne 2,20 euros par an et par français si 100 % du surcoût lui est répercutée !
343 000 000 € (dont 73 000 000 € en France), c’est l’augmentation du résultat courant opérationnel annoncé par le groupe Carrefour la semaine dernière pour l’année 2020 ! La défense du pouvoir d’achat, érigée en totem par les distributeurs, est une vraie plaisanterie.
Si un retour à la responsabilité des enseignes d’ici le 15 mars n’est pas acté, les actions sur le terrain se multiplieront et perturberont fortement l’approvisionnement en œufs de nos concitoyens.
Il est encore temps pour les enseignes de la distribution de réagir !